A l’occasion de la journée de la femme, Makerist a souhaité mettre en avant l’entrepreneuriat féminin, en donnant la parole à six de ses créatrices, dont j’ai l’honneur de faire partie 😊. Une belle initiative de cette entreprise très humaine, qui dévoile des expériences très différentes.
Sarah de Makerist nous a demandé de répondre à quatre questions autour des difficultés et des challenges d’entreprendre quand on est une femme, de ce que l’entrepreneuriat nous apporte, des modèles féminins qui nous inspirent.
Je me suis donc prêtée au jeu avec confiance, osant me dévoiler un peu plus à vous. Voici donc le contenu de mon interview 😊 :
1) Quels sont les challenges supplémentaires lorsque l’on entreprend en tant que femme ?
Dans mon cas, c’est surtout l’aspect mumpreneur qui ajoutent des challenges :
- Il faut arriver à jongler entre tous les impératifs du quotidien et mes projets d’entreprise. Cela implique par exemple de renoncer à avoir une longue plage horaire pour travailler sur un sujet, de faire un travail de logistique permanent pour optimiser l’imbrication de mon travail d’autoentrepreneur et mes tâches de maman au foyer.
- Je dois faire face à un réel manque de reconnaissance de mon activité, parce que je suis une femme travaillant à la maison. Qui se cumule avec un manque de reconnaissance de ce que représente la charge d’une maman au foyer. C’est un point difficile, car cela fait douter du mérite de mon travail.
2) Quelles sont les idées reçues que tu entendais sur l’entrepreneuriat avant de te lancer et qui se sont révélées fausses dans ton cas ? (par exemple : cela coûte cher, il faut investir).
L’entreprenariat c’est un seul mot, on le présente unique. Mais il a en réalité mille visages. Rien n’est défini à l’avance, chaque situation est particulière.
- Il peut par exemple se faire à petite échelle, sans beaucoup investir. Il faut aussi savoir travailler avec les ressources que l’on a déjà à sa disposition.
- L’essence même de l’entrepreneuriat est de s’adapter en permanence, on est loin d’un chemin tracé.
- L’idée d’être son propre patron est perçu très positivement, empreint de grande liberté. Mais on oublie aussi que cela implique d’être seul à prendre les décisions, sans guide, de les assumer, de parfois se tromper, de devoir tout faire sans compter ses heures, et même refaire si ça ne fonctionne pas…
- Ça ne s’est pas fait pour moi du jour au lendemain, mais s’est plutôt construit petit à petit. Un jour effectivement, c’est devenu officiel, mais ce n’était pas « ça y est, aujourd’hui je me lance ». J’avais déjà monté et créer des patrons, il y a eu un long cheminement au préalable, qui fait que l’activité en elle-même n’est pas vraiment nouvelle, mais qui a aussi permis de tester sa viabilité au préalable.
3) Quels sont pour toi les points positifs dans ta vie d’entrepreneure ?
Ma vie d’entrepreneure me permet de :
- Concilier mon projet professionnel avec ma vie de famille et mon autre « activité » de maman au foyer.
- Pouvoir créer librement, des choses qui me semblent utiles, dans le respect des valeurs qui me tiennent à cœur.
- Toucher à plein de domaines différents (au-delà de la couture, ils sont aussi variés que la photographie, l’informatique, la communication, le lancement de projets nouveaux…).
- Apprendre et me sentir progresser et avancer constamment. C’est épanouissant, dynamique et constructif.
- Apprendre aussi la patience : accepter de ne pas pouvoir tout faire (les idées fusent, mais la réalisation et concrétisation est un travail de longue durée : trop d’idées et pas assez de temps ni de bras !). Accepter que ça prendra peut-être du temps, mais que je pourrais voir mes projets aboutis. Voire accepter parfois de devoir renoncer à certains projets.
- D’avoir la fierté de pourvoir dire que c’est entièrement mon travail, de l’idée même à la conception, de la publication du patron à sa communication. J’ai tout fait toute seule.
4) Peux-tu nous citer une femme célèbre qui t’inspire et quelle est sa qualité principale selon toi ?
Ce n’est pas une femme célèbre qui m’inspire. Au contraire, c’est une amie qui a créé son entreprise Cookies et compagnie. Elle réalise artisanalement ses cookies et autres gourmandises, à partir de produits de qualité et avec beaucoup d’attention, et les commercialise sur des marchés locaux et par internet. Elle y met tout son cœur, préoccupée d’y mettre un haut niveau de qualité, de faire plaisir, et cela avec beaucoup d’humilité. Elle ne compte pas ses heures, et, même si ses biscuits sont déjà d’une qualité et d’une gourmandise incroyables, elle cherche toujours à s’améliorer.
Bienveillance, amour du travail bien fait, persévérance, humilité, je l’admire pour toutes ces qualités.
Je suis moins inspirée par la grandeur, que par le désir de bien faire et de faire plaisir – vraiment plaisir, sans faux-semblants et sans esbroufe, quand les produits parlent d’eux-mêmes – ne serait-ce qu’à une échelle locale.
Car comme dit Jean-Jacques Goldman dans sa chanson, un professionnel « sans rien d’particulier », qui « y mettait du temps, du talent et du cœur », « loin des beaux discours, des grandes théories » : « IL CHANGEAIT LA VIE ».
Au-delà de ma propre interview, je vous invite à découvrir les témoignages de cinq autres créatrices sur le blog de Makerist, c’est passionnant. Vous retrouverez les grandes créatrices :
- Guillemette, créatrice des patrons de lingerie Atelier de Guillemette
- Gaël, créatrice des patrons de couture Gaël Couture Bordeaux
- Mathilde, créatrice des patrons Atelier Maelström
- Julie et Paloma, créatrices des patrons de lingerie Fitiyoo
Je vous invite à lire également leur autre article très intéressant : « 8 mars et femmes dans l’entreprise : les expériences de l’équipe Makerist », où des femmes de l’équipe Makerist partagent leur regard et leur expérience en tant que femmes dans la vie professionnelle.
Merci à mon partenaire Makerist 💗 pour cette belle mise en lumière de la place des femmes dans la vie professionnelle.
Très belle journée à toutes les femmes 💖💖 , dans votre diversité et pour toute la richesse que vous avez à offrir !